Le collège : un milieu favorable à l’amélioration de la santé mentale
Les jeunes en transition vers la vie adulte constituent une population à risque de développer des problèmes de santé mentale. Les statistiques sont frappantes, c’est dans le groupe des 15-24 ans que l’on retrouve les prévalences les plus élevées de détresse psychologique, de troubles anxieux ou dépressifs, de troubles liés à la consommation d’alcool et de drogues et de troubles de l’alimentation. De plus, le suicide est la deuxième cause de mortalité pour ce groupe d’âge. L’ampleur de ces problèmes se fait d’ailleurs sentir au sein de la population étudiante dans les établissements d’enseignement collégial. Depuis les dernières années, des démarches se font surtout dans le but de soutenir les clientèles dites émergentes qui regroupent notamment les jeunes ayant des troubles mentaux et des troubles d’apprentissage. En vue de soutenir l’ensemble des besoins de santé et le bien-être chez les jeunes, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) publiaient en 2010, le Cadre de référence pour soutenir la collaboration entre les centres de santé et de services sociaux (CSSS) et les collèges publics du Québec.
Au Québec, l’approche École en santé favorise l’émergence d’activités de promotion de la santé dans les écoles primaires et secondaires depuis de nombreuses années et elle met en avant-plan l’interrelation entre la réussite scolaire, la santé et le bien-être des jeunes. Au collégial, il y a aussi un lien indéniable entre santé mentale et réussite scolaire. Toutefois, il existe peu de programmes de promotion de la santé, peu de ressources pour actualiser ces programmes et les quelques activités qui s’y développent sont méconnues et leur efficacité n’est pas évaluée. Mentionnons au passage qu’une démarche de réflexion visant la planification d’interventions en promotion de la santé mentale sera amorcée au Cégep de l’Outaouais dès l’automne 2011.
Les collèges peuvent vraiment avoir un impact positif sur la santé mentale des étudiants et étudiantes, sur leur réussite scolaire et même sur leur trajectoire de vie (poursuite des études, marché du travail, etc.). La pratique d’activités physiques, la participation à des activités parascolaires, le sentiment d’appartenance à l’établissement scolaire et la qualité des services aux étudiants sont autant de facteurs de protection de la santé mentale. Il demeure primordial de rejoindre les étudiants et les étudiantes qui ont un problème et qui n’utilisent pas les services, ainsi que ceux et celles qui présentent un risque particulier de développer des problèmes; mais, il est tout aussi important de soutenir et renforcer les facteurs permettant le maintien d’une bonne santé mentale.
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4 commentaires pour "Le collège : un milieu favorable à l’amélioration de la santé mentale"
Cette année, en raison des circonstances particulières ayant entourées la rentrée scolaire au Cegep, il semble y avoir eu des difficultés d’intégration beaucoup plus importantes chez nos étudiants en première année. Peu de ressources en place, beaucoup de stress et une période d’adaptation complètement escamotée ! Plusieurs de ces jeunes ne sont pas en mesure d’apprécier cette période de transition vers l’âge adulte. La deuxième année sera-t-elle plus cohérente pour eux ? Y-a-t-il eu plus d’abandon? Plus d’échec ?
En effet, la grève étudiante et l’année scolaire 2012-2013 ont été des périodes particulières pour les milieux collégiaux. Les étudiants, mais aussi, et il est important de le souligner, l’ensemble du personnel des cégeps longuement touchés par la grève ont dû relever des défis considérables. Il serait intéressant de voir à quel point vos constats et vos questionnements trouvent écho dans d’autres cégeps.
Mon entrée au collégial a été pour moi un vrai défi, malgré mon âge mature à cette époque. J’avais des questionnements qui envahissaient mes pensées : « Ouf! C’est une vrai jungle ici, où je vais, comment je m’oriente, est-ce que je connais quelqu’un ? » En même temps, je cherchais des schèmes de références familiers que j’avais appris lors d’une visite guidée. Je me rappelle très bien de cette première journée entremêlée d’excitation et de stress que m’apportait ce nouveau défi. Or, je suis certaines qu’un plus grand accès à des programmes d’accompagnement, l’accroissement de soutien aux personnes ressources impliquées en milieu scolaire et une plus grande visibilité des services à la vie étudiante, selon moi, demeurent des actions proactives incontournables pour développer des écoles en santé à travers toutes les dimensions humaines.
Je voudrais d’abord vous remercier pour votre témoignage qui illustre très bien les défis que rencontrent plusieurs étudiants lors de leur arrivée dans un milieu collégial ou universitaire. Bien qu’il reste du travail à faire, nous pouvons constater que les établissements d’enseignement sont de plus en plus sensibles à cette réalité et qu’ils mettent en place diverses stratégies pour faciliter l’accueil et l’intégration des nouveaux étudiants. La journée d’accueil, dont vous faites mention dans votre texte, est un exemple. Nous pouvons aussi penser à des brochures d’information, au travail fait auprès des écoles secondaires pour préparer les jeunes à la transition ou encore aux programmes de promotion de la santé des étudiants comme Ma santé au sommet (www.masanteausommet.com) à l’Université de Montréal.
Des groupes de recherche s’intéressent aussi à la question. En voici trois exemples :
Le projet Transitions (www.cirst.uqam.ca/fr-ca/publications/transitionsscolaires.asp) est un projet de recherche et de transfert qui s’intéresse à l’accès et la persévérance aux études postsecondaires, tout considérant les inégalités scolaires. Nous y retrouvons, entre autres, une note portant sur Les retours aux études postsecondaires chez les jeunes adultes canadiens.
Par le projet Interordres – Intégrer les nouvelles populations en situation de handicap: Mission possible! (www.uquebec.ca/capres/Interordre-Montreal.shtml), les milieux d’enseignement veulent favoriser le passage du cégep à l’université de populations d’étudiants dites « émergentes », les étudiants ayant des troubles d’apprentissage, des troubles de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité, des troubles envahissants du développement et des troubles graves de santé mentale.
Finalement, le projet Transition cégep, développé par des chercheurs du réseau Qualaxia, vise à soutenir les cégeps soucieux d’améliorer la santé mentale de leurs étudiants au moyen d’un processus d’accompagnement structuré.
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